Boues, déchets, sol, eau, médicaments… n’ont plus de secrets pour Greentropism. Cette jeune start-up fondée en 2014, a eu l’idée originale d’utiliser des techniques analytiques poussées pour renseigner stations d’épuration, centre de stockage de déchets….

 

Boues, déchets, sol, eau, médicaments… n’ont plus de secrets pour Greentropism. Cette jeune start-up fondée en 2014, a eu l’idée originale d’utiliser des techniques analytiques poussées pour renseigner stations d’épuration, centre de stockage de déchets…. et bien d’autres sur la composition de leurs matières organiques. L’objectif ? Améliorer leur process de production. Focus sur un projet florissant, dont Irstea est le principal partenaire.

Irstea-logo

De la thèse à l’entrepreneuriat

Tout part d’une envie et d’une idée originale. En 2014, Anthony Boulanger, après un doctorat en microbiologie des déchets et une expérience professionnelle en spectrométrie proche infrarouge, imagine d’utiliser cette technique analytique puissante pour analyser rapidement les molécules (polluants, acides gras volatils) des matières organiques (les boues, déchets, l’eau, le sol…).
L’idée est originale : si cette technique analytique est bien connue en agroalimentaire, en pétrochimie ou en pharmaceutique, son utilisation est encore marginale en environnement. Le champ est libre pour la création d’une start-up. Toujours en contact étroit avec ses directeurs de thèses chez Irstea, Anthony monte son projet en bénéficiant de leur soutien scientifique et logistique. Et très rapidement, l’idée séduit financeurs et clients.

Quand start-up et labos font bon ménage

“La spectroscopie proche infra-rouge, c’est un peu le Shazam de la matière organique”, explique Anthony Boulanger. Comme ce logiciel permettant d’identifier une chanson à partir d’un échantillon musical, le spectromètre proche infra-rouge scanne un produit et vous en révèle sa composition : pourcentage d’eau de matière grasse… Pour cela, point de magie, de solides bases de données.
Et c’est l’un des points forts de Greentropism, qui hébergée dans les locaux d’Irstea, peut élaborer des bases de données complètes, rigoureusement alimentées grâce à un partenariat avec les équipes scientifiques. Un atout précieux, car si elles sont monnaies courantes dans les instituts de recherche, les données de référence sont longues à obtenir pour une jeune start-up, or en disposant de la masse des échantillons des équipes Irstea, Greentropism teste et améliore la fiabilité de ses outils.
La société a ainsi signé, en juin 2015, avec Irstea une “Convention de transfert de savoir-faire”, leur donnant l’autorisation officielle d’utiliser les appareils de l’institut, contre une redevance. Un accord qui présente un double avantage : s’il permet à Greentropism d’officialiser son statut de plateforme analytique, c’est aussi une belle occasion pour Irstea de valoriser à l’extérieur ses compétences et son savoir-faire. Et justement, Anthony précise : “Pour nous, s’accoler aux laboratoires, aux protocoles et à l’expertise d’Irstea, incontournable en spectrométrie, est un élément précieux et différentiateur”.
D’ailleurs, la collaboration ne devrait pas s’arrêter là, et, courants 2015 d’autres collaborations devraient voir le jour. En attendant, la société poursuit sur sa lancée.
Agée d’à peine 18 mois, la start-up compte déjà 7 salariés et des bureaux répartis en France et en Asie. Dernièrement, lauréate de la catégorie “capteurs innovants” pour un projet de méthanisation avec Engie R&D, les discussions s’accélèrent avec les grands groupes environnementaux qui ont bien perçu le potentiel analytique offert par cette technologie.

greentropism-articlecci

Anthony BOULANGER & Aude BOURDEAU – GreenTropism – Deols

Des applications séduisantes

En effet, en proposant une solution pour éviter, non seulement, les pertes en bout de chaine de production mais aussi d’améliorer la qualité du produit fini ; l’offre de Greentropism a tout pour plaire aux grandes sociétés agroalimentaires ou environnementales.
Ainsi, elle propose une analyse en direct sur la chaîne de production pour mesurer la qualité de la production laitière par exemple, mais aussi évaluer les process de méthanisation (suivi de molécules intermédiaires) ou bien encore la qualité du digestat (mesure de la teneur en eau).
Par ailleurs, appliqué à l’agriculture, cette technologie permet également d’accompagner les récoltes (évaluation de la maturité des produits) et le traitement des cultures (évaluation des besoins des plantes en produits phytosanitaires ou en eau).
Un champ d’application large, parfaitement dans l’air du temps, qui n’a pas fini de faire parler de lui.