En France, la start-up Greentropism étend l’usage de la spectroscopie proche infrarouge afin d’améliorer le contrôle qualité des matières premières ou finies dans le cadre du développement durable.

 

Eviter la perte en bout de chaîne de production, améliorer le suivi des processus de méthanisation et détecter plus efficacement certaines matières dans des aliments : voici le défi que tente de relever la jeune start-up Greentropism, créée à Déols dans le département de l’Indre. Son fondateur et directeur général, Anthony Boulanger, docteur en sciences de l’environnement et ingénieur diplômé d’AgroParisTech, développe sa jeune société depuis avril 2014. Épaulé par quatre personnes dédiées à la recherche et au développement, un informaticien et d’un business developer. Il se répartissent au siège social, initialement à Déols, qui se situe désormais à Paris, dans le laboratoire se trouvant à Antony et sur le site toulousain accueillant l’équipe en charge des mathématiques et de la conception software. Un des objectifs de Greentropism est de développer cette technique dans le cadre du développement durable et de combler, en partie, le retard pris en France dans ce domaine.

 

Élargir le champ d’application

 

La spectroscopie infrarouge est utilisée depuis longtemps dans l’industrie chimique et pétrochimique. Cependant, Greentropism cherche à l’appliquer dans d’autres domaines tels que la production d’énergie renouvelable, la méthanisation, les installations de station d’épuration, le tri et la gestion des déchets ou la production agricole. Par l’analyse instantanée des matières organiques, la qualité de la production laitière ou la recherche de gluten dans les chaînes de production agro-alimentaire est améliorée. Anthony Boulanger explique : « Sur un procédé de méthanisation, par exemple, elle est employée pour caractériser les déchets entrants (humidité, potentiel énergétique, etc.), puis pour contrôler l’accumulation d’inhibiteurs en cours de transformation des déchets et finalement, pour contrôler la qualité agronomique des digestats. » Il poursuit : « Sur les autres types d’installation et de traitement, la philosophie reste la même et peut être résumée en : contrôle des intrants, contrôle du procédé de traitement/transformation, contrôle des produits quittant le procédé. » Au final, c’est toute la chaîne de production qui profite de cette innovation. Au niveau environnemental, la jeune start-up apporte donc son expertise dans le suivi des molécules. De plus, dans l’agriculture, ces techniques permettent une meilleure évaluation en besoin de produits phytosanitaires et en raisonne l’usage.

Un partenariat de poids

L’Institut national de recherche en sciences et techniques pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) et Greentropism ont signé, en juin 2015, une convention de transfert de savoir-faire. L’équipe de la jeune start-up accède alors aux différents outils et méthodes, mais également aux bases de données alimentées par les autres équipes scientifiques. Ce partenariat leur permet d’installer leurs spectromètres au sein d’une plateforme analytique de premier ordre. Ainsi Greentropism consolide son expertise et les performances de leurs solutions.

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Une expertise reconnue

En 2015, Greentropism était présent au European Photonics Venture Forum. En décembre 2015, la start-up est finaliste du concours Genopole. Elle a été en janvier de la même année, co-lauréate de l’appel à projet « capteurs innovants pour la méthanisation » initié par Engie. Son innovation est la résultante de plusieurs publications que l’on peut retrouver sur cette page. Cette innovation risque de séduire fortement les clients issus de la « Cleantech » à la recherche d’une technique non-intrusive.